DJIBOUTI - Actualité (1990-1996)

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République de Djibouti

Politique intérieure

Le 27 septembre 1990, l’explosion d’une grenade lancée contre un café fréquenté par des Français à Djibouti tue 1 enfant et blesse 17 personnes; 4 ressortissants djiboutiens, membres d’une organisation clandestine ayant envoyé des lettres de menace, au nom de la cause irakienne, sont arrêtés et inculpés le 10 octobre. 4 000 soldats français sont basés en permanence à Djibouti.

Le 13 novembre 1991, le gouvernement décrète la mobilisation générale à la suite d’affrontements entre l’armée et les maquisards du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (F.R.U.D.). Créé depuis quelques mois, le F.R.U.D. est le produit de la fusion de 3 factions armées composées de jeunes Afar. Les Afar, qui représentent 35 p. 100 de la population de l’ancien territoire des Afars et des Issas, se sentent écartés du pouvoir par le clan issa. Le 24, les rebelles annoncent un cessez-le-feu pour favoriser le dialogue politique.

En septembre 1992, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. Elle instaure un multipartisme limité.

Le 18 décembre se déroulent les premières élections législatives pluralistes depuis l’indépendance du pays en 1977. Le F.R.U.D., dont les combattants afar occupent les 2 tiers du territoire national depuis le déclenchement de la guérilla en novembre 1991, appelle au boycottage du scrutin. Le Rassemblement populaire pour le progrès du président issa Hassan Gouled Aptidon, ancien parti unique au pouvoir depuis 15 ans, recueille 72 p. 100 des suffrages et s’arroge ainsi les 65 sièges de l’Assemblée nationale. Le Parti du renouveau démocratique, dirigé par l’opposant modéré Mohamed Djama Elabé, qui appartient également à l’ethnie issa, obtient 28 p. 100 des voix. Le taux de participation s’élève à environ 48,5 p. 100.

Le 7 mai 1993, Hassan Gouled Aptidon est réélu président dès le premier tour, avec 60,71 p. 100 des suffrages. Son principal rival, Mohamed Djama Elabé, en recueille 22,03 p. 100, et Aden Robleh Awallé, du Parti national démocratique, 12,29 p. 100. Cette première élection présidentielle pluraliste de l’histoire du pays constitue la dernière étape de la démocratisation du régime.

En mars 1994, la visite du ministre français de la Coopération Michel Roussin est critiquée par l’opposition, qui estime que cette visite «cautionne la politique répressive» du pouvoir.

Le 26 décembre, le gouvernement signe un accord de paix avec une partie des rebelles afar du F.R.U.D. Les rebelles ayant refusé l’accord poursuivent leur guérilla.

Le 8 juin 1995, 2 dirigeants de la rébellion afar du F.R.U.D. entrent au gouvernement.

Le 27 mars 1996, l’éviction du gouvernement du ministre de la Justice Moumin Badhon Farah, proche du président Hassan Gouled Aptidon qui est âgé et malade, illustre la guerre de succession qui est à l’œuvre au sein de la classe dirigeante.

Vie économique

En 1991, les conflits armés de l’Éthiopie contre la Somalie et dans le Tigré nuisent aux échanges commerciaux traditionnels de Djibouti. Le changement de régime en Éthiopie est toutefois susceptible de lui faire retrouver son rôle de débouché maritime pour ce pays. La guerre du Golfe a pour effet de différer d’importants projets d’investissements.

Le gouvernement est déterminé à développer les activités internationales. Cette vocation est favorisée par la stabilité et la libre convertibilité de la monnaie, qui est rattachée au dollar, par un système de télécommunications classé au premier rang de l’Afrique et par un régime fiscal très favorable. Djibouti fait partie de la zone d’échanges préférentiels de l’Afrique de l’Est et australe et des pays A.C.P.

En 1995, sous la pression du F.M.I., Djibouti engage de laborieuses mesures d’ajustement économique. Il s’agit essentiellement de réduire les dépenses, notamment militaires, de l’État et d’en accroître les recettes. Ces mesures d’austérité provoquent des mouvements sociaux. La dette extérieure atteint 62 millions de dollars.

En avril 1996, Djibouti signe la première convention d’assistance financière avec le F.M.I. qui exige, en contrepartie, une réduction des dépenses publiques. Les aides internationales, principalement française et européenne, doivent permettre à Djibouti de respecter ses engagements financiers et d’obtenir le déblocage des prêts du F.M.I.

Relations internationales

Le 24 avril 1991, le président Hassan Gouled Aptidon est chaleureusement accueilli par le président Bush à Washington, Djibouti ayant coopéré avec les forces alliées engagées dans la guerre contre l’Irak.

Le 21 novembre, aux prises avec une offensive déclenchée dans le nord du pays par les maquisards afar, le président Hassan Gouled Aptidon demande une intervention de l’armée française, en vertu des accords de défense en cas d’agression extérieure qui lient la France à son ancienne colonie depuis 1977. Le 29, Paris accepte de déployer des troupes le long de la frontière avec l’Éthiopie. Selon la thèse officielle, les rebelles seraient venus d’Érythrée. Le F.R.U.D. nie toutefois la présence d’Afar éthiopiens parmi les rebelles.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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